Dans "rémission" il y a "mission" - Le témoignage de Camille Esayan, membre Wemind

Nous publions aujourd'hui le témoignage qu'une membre Wemind a souhaité partager avec la communauté.

Dans "rémission" il y a "mission" - Le témoignage de Camille Esayan, membre Wemind

Camille Esayan est directrice artistique indépendante, et membre Wemind depuis 2018. Elle a le courage de nous livrer son histoire : la découverte d'une tumeur neuro-endocrine, un cancer qui a touché son poumon droit, alors qu'elle a 28 ans, l'opération, la peur, la rémission... puis la recherche d'un sens à cette épreuve qui l'amène à se donner une mission.

Merci à Camille de s'être dévoilée dans ce témoignage poignant et utile. Il nous rappelle notre fragilité face à une maladie qui frappe toujours quand on ne l'attend pas. Mais c'est surtout le témoignage de la force et de l'envie qui peuvent naître d'une épreuve difficile qui change le parcours d'une vie.

" Bonjour à toute la communauté Wemind !

Portrait Camille Esayan

Je m’appelle Camille Esayan, j’ai 29 ans et je suis directrice artistique indépendante. Je prends la plume aujourd’hui pour vous raconter mon histoire, où Wemind tient une place toute particulière.

Début 2018, alors que je soutiens le projet de Hind et Mikaël depuis ses débuts, je décide de souscrire à Wemind, optant ainsi pour une mutuelle avec une très bonne prise en charge et le maintien de mes revenus, le cas échéant. J’ai bien conscience à l’époque qu’en tant que freelance je ne bénéficie pas de la même sécurité qu’un salarié, mais je ne m’en soucie pas outre mesure : je suis jeune, j’ai un mode de vie sain, je n’ai pas de problème de santé particulier alors je n’ai pas de raison de m’inquiéter. Si j’avais su…

Ma vie bascule à l’été 2019 quand je découvre fortuitement être atteinte d’un cancer rare, une tumeur neuro-endocrine bronchique, alors que je me croyais à l’abri de la maladie.

Après un scanner thoracique, le diagnostic tombe comme un couperet : me voilà en arrêt pour quelques mois, assignée d’une affection de longue durée et d’un cancer que je n’avais jamais suspecté. Sous le choc, mais n’ayant d’autre choix que d’agir et de réagir, je passe mon mois d’août à enchaîner les examens inhérents au bilan d’extension du cancer : échographie, IRM, PET-scanner, fibroscopie… dans le but de m’assurer qu’il n’y a pas de cellules cancéreuses ailleurs que dans mon poumon droit. Les métastases sont inexistantes, fort heureusement, mais mon poumon droit n’en demeure pas moins sévèrement touché. Deux lobes pulmonaires sont concernés et les tumeurs sont mal placées ; l’ablation chirurgicale est le seul traitement préconisé. On m’explique néanmoins qu’il s’agit d’un « gentil » cancer, d’évolution lente et de bon pronostic, mais le mal est fait, le mot interdit a été prononcé, et la perspective de devoir renoncer aux deux tiers de mon poumon droit ne m’enchante qu’à moitié.

Rendez-vous est pris malgré tout le 09/09/19, pour une « remise à neuf » comme je l’ai baptisée, avec au programme une bilobectomie et une suture bronchique sur le poumon droit. Après quatre heures sur la table d’opération, j’émerge progressivement en salle de réanimation, ne sachant pas encore que je respire désormais avec un seul poumon. En effet, le chirurgien me le dira plus tard, retirer le poumon entier s’est avéré inévitable, le lobe inférieur droit contenant également des cellules cancéreuses. Deuxième coup de massue. J’ai peur, peur que le cancer puisse aussi toucher mon poumon restant, peur de ne plus jamais pouvoir retrouver ma vie, et mon corps, d’avant. L’équipe médicale autour de moi me rassure, et pendant une semaine d’hospitalisation, fera tout son possible pour que je souffre le moins.

Le 16 septembre 2019, je sors de l’hôpital. Mon amoureux et notre chat m’attendent dans notre appartement. Rien n’a changé, mais à la fois tout est différent. Monter trois marches m’essouffle, je suis épuisée, mais, paradoxalement, je suis habitée d’une force nouvelle, comme si je sentais que cette épreuve allait me transformer, pour le meilleur, à tout jamais.

Je traverserai six mois très compliqués, aussi bien physiquement que psychologiquement. Jusqu’à mes premiers examens de contrôle, montrant que je suis en rémission, ou, préfèrerais-je dire, guérie.

Même si la question se posera toute ma vie, le cancer est à présent parti.

Suite à cette heureuse nouvelle, je décide rapidement de mettre mes compétences en design graphique et en illustration au service des acteurs de la santé et du bien-être. Du cancer, plus particulièrement. C’est une évidence, et je choisis de la convertir en mission de vie. De cette décision naîtra Poumonoprix, un projet artistique à but non lucratif, dont l’ambition est de faire connaître les tumeurs neuro-endocrines bronchiques au grand public, de constituer une ressource pour de futurs malades et de devenir une véritable communauté d’échange et d’entraide autour de ce cancer. Aujourd’hui, je suis à la recherche de donateurs, privés comme publics, qui voudraient bien m’aider à concrétiser Poumonoprix au travers d’une exposition itinérante en France et d’une brochure imprimée.

Grâce à ce cancer, j’ai trouvé un sens à ma vie. J’ai compris, en en payant le prix fort, que la santé est un bien inestimable, mais qu’elle est également précaire. Personne n’est hors d’atteinte de la maladie.

Dans ce contexte sanitaire particulier que nous traversons tous actuellement, il est important de s’en rappeler, et adopter un comportement responsable, à la hauteur de cette situation inédite. Il est en effet primordial selon moi de prévenir plutôt que guérir, en renforçant son immunité notamment, ça on ne le dit pas assez, et en respectant les gestes barrières autant que possible.

Et Wemind dans tout ça ? L’équipe m’aura permis de me soigner et de vivre ma convalescence dans les meilleures conditions, sans que la question financière ne soit un problème supplémentaire en cette période tumultueuse. Non seulement tous mes frais de santé ont été remboursés, mais mes revenus ont également été maintenus à 100% par Wemind et la Maison des Artistes pendant toute la période où je ne pouvais pas travailler. Fanny m’a même fait la surprise de m’envoyer un bouquet de fleurs une fois de retour de l’hôpital.

Alors, prenez soin de vous, ne négligez jamais votre couverture santé, et si ce n’est pas déjà le cas, devenez membre de Wemind !

Bien à vous tous,

Camille

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Pour faire un don pour le projet Poumonoprix, suivez le lien suivant : https://www.paypal.com/pools/c/8tAa7ouAHH

Le compte Instagram de Poumonoprix : https://www.instagram.com/poumonoprix/

Le site Internet de Camille : https://camilleesayan.fr/